Quelque part entre les arbres...

Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 14/08/2008

Enfin elle était arrivée à la lisière de la forêt des Dieux. A cru sur un canasson volé à la cité intercontinentale, l'humaine observait les arbres au feuillage paresseusement secoué d'infimes courants d'air. Tout avait l'air si calme, si serein. Pourtant elle allait entrer dans la forêt des Dieux, et savait qu'il n'y avait pas endroit plus dangereux. Mais elle savait aussi où elle allait, et comme elle n'avait pas apprit à voler, cette forêt était le seul chemin pour accéder au Manoir de l'Oubli.
Eigoel prit une inspiration et talonna son cheval qui entra au pas dans les bois. Déjà elle se sentait observée. Elle détestait cela, mais elle ne pouvait rien y faire, les oublis étaient curieux et méfiants. Ses pensées se tournèrent vers le Comte disparut...
Ses talons s'enfoncèrent une nouvelle fois dans les flancs de sa monture pour la faire accélérer. La bête activa son pas, tant dis que sa cavalière gardait un regard attentif aux alentours.
Elle était déjà venue, les oublis devaient se souvenir d'elle... Du moins elle l'espérait. Elle talonna encore, et son cheval s'avança entre les arbres au petit galop. Le regard fixe de l'humaine ne quittait pas la route, attentive tout de même au moindre mouvement, ses oreilles analysèrent chaque bruit.
Eigoel sentait sa nuque la chatouiller, elle y mena sa main, afin de chasser cette sensation désagréable. Les arbres défilaient autour d'elle...

Oubli Nombre de messages : 2 Date d'inscription : 12/08/2008

« Supplice corporel et géhennes morales aux intrus.

Soustraite est la vie du corps du malintentionné.

Prévenu est celui qui pénètre en la forêt des Dieux.

Tremor, irae et Mors.»

L’écriteau qui borde la forêt entourant le domaine est immanquable.

C’est l’attention de toute la forêt qui est tournée sur l’intrus. Le chemin se fait à peine visible au devant du pérégrin. Des souffles laconiques chantant dans l’air calme, tout porte à croire que la sérénité couvre une agression future, subite et imminente.

Il n’en est rien, pendant de longues minutes.

Figé comme l’arbre auquel il tient compagnie, un être courbé se tient debout aux abords du chemin. Ses yeux rouges fixent l’étrangère sans discontinuer. Sa voix parvient à l’exploratrice, entre le murmure rauque et le cri.

-Votre nom.

Ces deux mots, prononcés par l’oubli, se tiennent en équilibre entre l’interrogation et le commandement. Voûté et immobile, l’être attend réponse.

Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 14/08/2008

La pression chez la jeune guerrière était palpable. Son sang parcourait avec une grande rapidité ses nombreuses veines. Mais elle continuait. "Soustraite est la vie du corps du malintentionné", C'est ce qu'elle avait lu, mais ses intentions n'étaient pas mauvaises, et du moment qu'on ne lui retirait pas la vie, elle continuerait.

Légèrement penchée en avant sur son canasson au petit galop, ses yeux plissés distinguèrent difficilement une ombre contre un arbre près du chemin. L'humaine retint fermement sa monture, cette dernière surprise par la soudaineté du geste se cabra. Eigoel resserra l'étreinte de ses jambes sur les flancs de l'animal, et observa la forme qui se détachait à peine du tronc.
La voix lui parvint aux oreilles, à laquelle elle répondit, d'un ton sûr :

- Je me nomme Eigoel Nahb. Je viens voir Sanaga Felrin.

Devait-elle s'excuser de passer par leur divine forêt? Elle ne le savait pas. Il n'y avait pas d'autre chemin... Tant pis. Elle attendit la réponse.

Oubli Nombre de messages : 2 Date d'inscription : 12/08/2008

Quelques secondes d’immobilité pendant qu’une partie du nom prononcé fait échos entre les arbres, répétée inlassablement par des murmures alentours, tournant et retournant ses propos afin d’en vérifier l’exactitude.

Puis l’Oubli pointe le doigt au devant de la visiteuse. Sa voix rauque s’élève à nouveau.

-Ne quittez pas le sentier, et votre vie sera sauve. Allez vite et droit. Ne vous retournez pas.

Comme un spectre qui se fane, les multiples herbes qui couvraient en partie le chemin s’estompent, laissant le tracé davantage visible.

L’Oubli ne bouge pas de sa position, son doigt impérieux reste tendu. Eigoel est sur son territoire ; il ne se répètera pas.

Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 14/08/2008

L'oreille aux aguets, Eigoel écouta ses propres paroles flotter un moment qui lui paru long dans l'air. Ses yeux suivirent le doigt de la sentinelle qui se tendit vers le chemin qui se dégageait lentement.
Ses paroles lui firent froid dans le dos, elle serra un peu plus ses doigts sur les rennes de sa monture. Elle acquiesça de la tête, le regard posé sur l'Oubli, et éperonna vivement son cheval.

L'animal se lança au galop. L'aventurière prit soin de ne pas regarder par dessus son épaule. La tentation était forte. Très forte. Etait-ce justement parce qu'on lui avait ordonné de ne pas le faire? Ou était une simple curiosité? Peu importe, elle ne se retournera pas. Les Oublis ne plaisante pas.

Les arbres défilèrent à nouveau autour d'elle, à vive allure. Elle suivait la piste avec vélocité. Bientôt elle verrait le manoir apparaître...

[--> A l'entrée du manoir, sauf évènement dans ce sujet.]